Prix régional de l’Union africaine : Le Pr Geneviève Barro fait honneur au Burkina

JPEG - 42.5 ko

Pr Geneviève Barro (3e à partir de la droite) et les autres lauréates en compagnie de Jean Ping

Le professeur Geneviève Barro vient de faire honneur au Burkina et à l’Afrique occidentale tout entière. Lauréate du Prix régional de l’Union africaine pour les femmes scientifiques, Geneviève Barro a reçu son prix le 9 septembre dernier des mains du président de la Commission de l’Union africaine à Addis Abeba.

On a coutume de dire qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années. Le cas de Mme Kabré née Barro Geneviève l’illustre assez éloquemment. En 2005 elle était encore étudiante à l’université de Ouagadougou, où elle soutient brillamment sa thèse de doctorat le 12 décembre. Elle est ensuite recrutée comme assistante à l’UFR/SEG.

Depuis lors, madame Kabré s’est embarquée dans une dynamique de succès. Extraits : en 2006 elle est titularisée dans le corps des enseignants du supérieur ; élue femme modèle du Burkina en 2008. En 2009, elle obtient la fonction de maître de conférences à la session du CAMES. Le 9 septembre 2010 au siège de l’Union africaine à Addis Abeba, Geneviève Barro reçoit le Prix régional de l’Union africaine pour les femmes scientifiques, catégorie sciences fondamentales et innovations.

Pour la commissaire chargée du développement humain et du genre de la CEDEAO, la distinction du Pr Barro « honore la région toute entière. » C’est aussi un grand honneur pour le Burkina Faso et ses femmes.

Koundjoro Gabriel KAMBOU
Lefaso.net

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Religion : Pourquoi les religions révélées ne peuvent-elles pas expliquer la création de l’eau ?

S’il existe une évidence, c’est celle qui montre que les religions révélées ne sont pas parvenues à expliquer l’existence de l’eau dans la chaîne de la création. La conséquence colossale qui en découle, est que leur foi en un Dieu unique, éternelle, ayant existé de tout temps, se trouve en difficulté d’explication rationnelle. Dans ce cas de figure, l’attitude a consisté à dire : "Il faut croire et ne point chercher à expliquer ni à comprendre" ! Pour les Africains en revanche, la mission principale de l’homme sur la terre est de chercher à comprendre, à savoir ! Il ne s’agit donc pas pour lui de croire, mais de connaître. Puisque chaque homme vient sur terre pour une mission, comment la remplir sans la connaître ? C’est la raison pour laquelle leurs pratiques religieuses sont souvent fondées sur l’expérimentation que d’aucuns appellent la magie, pour ne pas dire la sorcellerie, l’occultisme, etc., toutes choses auxquelles les religions révélées sont viscéralement opposées et qu’elles considèrent d’essence satanique…

Voilà une des raisons qui expliquent d’ailleurs que de tous temps, les Africains n’ont jamais séparé la religion de la vie tout court, ce qui fait qu’ils n’ont jamais eu de nom particulier pour désigner la religion ! Pour en revenir aux religions du Livre, ou religions révélées, elles sont au nombre de trois : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Pour ces dernières, la foi est la seule base importante de toute religion. Pour ce qui concerne notre réflexion d’aujourd’hui à savoir la création de l’eau, ces religions sont inopérantes quant il s’agit de donner une explication rationnelle qui irait au-delà de la simple croyance. Pour la Thora et la Bible, la difficulté se constate dès les premiers versets, au moment où Dieu commence son œuvre de création par la lumière du premier jour. Quid des eaux sur lesquelles son esprit se mouvait avant cet acte ? Les deux livres sont muets.

Dans le Coran, la référence est beaucoup plus en profondeur. C’est en effet à la Sourate 11 verset 7, qu’il est dit : "Et c’est Lui qui créa les cieux et la terre en six jours, pendant que son trône était sur l’eau". Quand cette eau avait-elle été créée ? Le Coran n’aborde pas la question ! On est donc légitimement fondé à considérer que pour ces religions, la question de l’eau qui est de fait l’essence même de la vie, est rejetée à la logique suivante : Puisque Dieu est à l’origine de toute la création, il est donc le créateur aussi de l’eau ! C’est une question d’évidence ! Malheureusement cette évidence est assez courte . La religion africaine apporte un éclaircissement plus édifiant et convaincant.

Sur les rives du Nil par exemple, ce problème a été résolu par la Cosmogonie héliopolitaine. Dans ce royaume en effet, il y a eu plusieurs cosmogonies défendues chacune par les prêtres des temples des principales villes du pays, que sont Héliopolis, Hermopolis et Memphis. Pour les prêtres de la ville d’Héliopolis donc, Dieu, qu’ils appellent Râ, est la première conscience qui prit conscience d’elle-même. C’est donc dire, d’une certaine façon qu’il est le premier être à avoir débuté l’existence. Seulement, il est le résultat de plusieurs processus.

Le tout premier, avant donc l’apparition de Râ, est une substance informe, chaotique et inorganisée que les Egyptiens ont appelée le Noun et que les Bambara dans leur langue imagée ont dénommée le Vide Vivant. Cette matière qui a existé de tout temps avait deux principales caractéristiques : elle contenait tous les êtres en elle, mais seulement en puissance, et en son sein également, se trouvait le principe de transformation, du nom de Kheper. C’est sous l’impulsion de ce dernier, que Râ a apparu. L’explication égyptienne comble donc les non-dits des religions révélées dans la mesure où Noun était considéré comme de l’eau ! On comprend aisément dans ces conditions, qu’avant de commencer son œuvre de création, l’esprit ou le trône de Dieu se trouvât sur de l’eau !!! La question qui pourrait sembler difficile dans une telle explication est donc la suivante :

Dieu n’est-il donc pas le premier dans l’existence ? Pour les Egyptiens, la réponse est : Il l’est ! Et pourquoi ? Tout simplement parce que Noun n’était pas considéré comme une existence en soi, du fait de son inorganisation. Tout ce qui existe en effet est organisé. De cette manière par exemple, l’eau que nous connaissons et buvons, est très différente du Noun, puisque organisée. Chacun peut connaître sa forme chimique : H2O ! Rien de semblable ne peut être connu du Noun. Il est précisément l’inconnu, l’inorganisé, l’inexistant, le néant ! Comme l’a soutenu quelqu’un : "Le Noun c’est ce cercle dont le centre est partout, et la circonférence nulle part" !

Cheikh Anta Diop : Civilisation ou barbarie ?

Anthropologie sans complaisance. Présence Africaine. Paris. 1981

Par Bétéo D. Nébié (neb_beteo@yahoo.fr)

L’Evénement

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Les pays arabes parmi les plus généreux du monde

Selon une étude effectuée par la Banque mondiale, l’aide en provenance des pays arabes que sont l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis jouent depuis quarante ans un rôle considérable dans le financement mondial du développement. Selon la Banque, les pays suscités font partie des " plus généreux du monde, avec une aide publique au développement (APD) qui représente en moyenne 1,5 % de leurs revenus nationaux bruts combinés sur la période 1973-2008, soit plus du double de l’objectif de 0,7 % fixé par les Nations Unies et cinq fois plus que la moyenne des pays du Comité d’aide au développement de l’OCDE (CAD). "

L’APD en provenance des pays arabes représente 13 % du total de celle en provenance du CAD et pratiquement les trois quarts de l’APD non-CAD. Cette générosité, surtout dans les années 70 et 80, a été possible grâce aux revenues du pétrole qu’engrangeaient ces pays. Mais avec la baisse du prix du pétrole, il ya eu une baisse du volume de l’aide. Cette baisse se justifiait par le fait que ces pays devaient faire face a leurs propres charges : l’augmentation des dépenses publiques au titre des salaires, des transferts, du service de la dette et des services sociaux dans un contexte marqué par l’essor de leurs populations. Malgré ces charges, les Etats arabes ont toujours tant bien que mal essayé de venir en aide au reste du monde. "On assiste cependant à une progression du niveau de l’aide depuis 2002 " affirme la Banque mondiale.

En plus de l’aide intergouvernementale, les donateurs arabes ont créé plusieurs institutions financières spécialisées que sont le Fonds koweïtien pour le développement économique, le Fonds saoudien pour le développement et le Fonds de l’OPEP (l’organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole) pour le développement international. Ces institutions fournissent une aide au développement dans le domaine de la santé, de l’agriculture, de l’éducation et des services sociaux à un nombre de plus en plus grand de pays en développement dans le monde entier. Les pays d’Afrique subsaharienne que sont le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, la Somalie et le Soudan en bénéficient.

En Asie, le Cambodge, le Bangladesh, le Népal, le Pakistan, le Sri Lanka, le Tadjikistan et le Vietnam reçoivent des mannes de ces pays tout comme au Moyen-Orient, en Syrie, au Yémen, en Jordanie et au Maroc, pour ne citer que ceux-ci. "Ces institutions sont entre autres les plus ouvertes à l’ensemble du monde, puisqu’elles financent des projets en Europe et en Amérique latine. " selon la Banque. L’aide fournie par ces institutions a augmenté de plus de 4 % par an au cours des vingt dernières années.

La Banque espère que cette aide en provenance des pays arabes continuera dans un avenir proche à jouer un rôle important dans l’aide au développement international.

Par Ramata Soré

L’Evénement

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

CYCLE « CINQUANTENAIRE DES INDEPENDANCES » : ENTRETIEN AVEC LE TOESSE NAABA DE SAABA

Agé de 87 ans, le Toessé Naaba de Saaba a vécu les années de plomb avant les indépendances dans notre pays. Il a été de l’expédition qui a creusé le barrage N° 3 de Ouagadougou. N’ayant comme repère que sa mémoire, le Toessé Naaba affirme que les indépendances ont été un soulagement pour les populations. Nous avons eu du plaisir en refaisant un plongeon dans le passé avec cet homme sage. Lisez plutôt !

San Finna : Naaba, avant l’arrivée des Européens, surtout des Français, comment viviez-vous ici ?

Toesse Naaba (T.N) : La vie était très difficile. Le Blanc était là mais on le voyait jamais sinon rarement. On nous pourchassait pour qu’on paye l’impôt. Si une personne n’a pas les moyens de payer l’impôt, il y avait un tamarinier dans le village où les commis le conduisaient. Et là, on mouillait ton habit avant de te forcer à le mettre. Ensuite, les commis forçaient les hommes à mimer la préparation du tô (NDLR : purée de maïs ou de mil), ce qui était une humiliation suprême. Et ceux qui refusaient de s’exécuter étaient littéralement bastonnés.

San Finna : Qui venait percevoir l’impôt ?

TN : C’étaient les émissaires du Baloum Naaba. En ce moment, il était très difficile aux gens d’avoir un simple 05 francs pour payer l’impôt. Souvent, dans tout un village, on ne pouvait guère avoir 15.000 f. Donc, c’était impossible de payer. Vraiment, la vie était dure.

San Finna : Où avez-vous rencontré un Blanc pour la première fois ?

TN : Je n’ai pas connu le Blanc ; ce sont mes parents, surtout ma mère qui avait fui le Blanc avant de venir nous mettre au monde. Je n’ai pas connu l’arrivée du Blanc. Elle nous a raconté qu’il serait venu ici avant de poursuivre sa route jusqu’à Tensoben-tenga. Mais il n’aurait pas continué parce que les populations auraient coupé les routes. Pour me résumer, je n’ai pas connu l’époque de l’arrivée des Blancs, seules nos mères ont connu cette époque.

San Finna : Comment avez-vous vécu l’ indépendance avec l’arrivée au pouvoir du président Maurice Yaméogo ?

TN : C’était vraiment un soulagement parce qu’avant, on recrutait de force dans l’armée et tous les jeunes gens étaient amenés de force, soit par les parents, soit par dénonciation. Et ceux qui refusaient d’y aller étaient condamnés à la clandestinité. Avant l’arrivée de Maurice au pouvoir, on nous forçait à damer les rues avec du gravillon sans rémunération. On devait rembourrer des sacs de kapok et les porter sur la tête pour les livrer à Ouagadougou (NDLR : à 14 kilomètres de Saaba, à l’époque comme c’était la brousse). Et ce n’est pas que ça seulement ! Le bois aussi. Et les plus gros morceaux étaient portés par quatre personnes.

San Finna : Quels sont les grands travaux de Ouagadougou auxquels vous avez participé ?

T.N : Le barrage N° 3 de Ouagadougou a été creusé à la main et j’y ai participé. On nous nourrissait avec du sorgho et de la sauce de feuilles de baobab. On était relevé chaque semaine par d’autres personnes mais on revenait la semaine d’après.

San Finna : On vous payait ou bien c’était la force ?

T.N : Je n’ai jamais reçu un seul franc dans cette affaire. Pour la construction du Prytanée militaire du Kadiogo, on ramassait les briques sous les fouets. Je ne pouvais pas prendre deux briques à l’époque car ce n’étaient pas les briques d’aujourd’hui, c’était très lourd. Mais c’était forcé que j’en prenne sous la contrainte du fouet. On nous fouettait sérieusement et même pour la construction des routes, par manque d’outils pour ramasser le gravillon, on utilisait nos propres habits pendant que d’autres damaient.

J’ai aussi participé à la plantation des caïlcédrats de la ville. Un jour, je revenais du champ dans l’intention de faire sortir les moutons de leur enclos et je suis tombé sur une rafle. Les commis des Blancs sont venus à chevaux rafler tous les jeunes gens du village. J’ai pu m’échapper en me cachant dans l’enclos aux moutons. En son temps, beaucoup allaient se réfugier derrière la petite colline. C’était un bois touffu et même qu’il y avait des hyènes qui venaient s’attaquer à mes moutons ici.

San Finna : Pouvez-vous nous parler du premier anniversaire de notre indépendance et si vous y étiez ?

T.N : J’y suis allé. Nous avons dansé du warba (NDLR : danse des Mosse) à l’ancien grand marché (NDLR : Place de la Nation). Chaque fois que le président revenait d’Europe, nous allions danser à l’aéroport.

San Finna : Donc, pour vous, l’indépendance a été une bénédiction ? T.N : On peut le dire ainsi.

Après l’indépendance, nous n’avons plus subi ce genre de traitements. On ne venait plus prélever l’impôt et les corvées étaient aussi finies. Ce qui a perduré avant de disparaître, c’est la méthode de recrutement dans l’armée. J’ajoute que tous ceux qui étaient partis à Bamako pour travailler de force sont revenus.

San Finna : Mais quels étaient vos rapports avec les pères blancs ici ?

T.N : Tout ce qu’ils demandaient aux gens, c’était de s’intéresser à la religion. Ca a été un refuge pour les jeunes filles qui sont devenues des nonnes pour diverses raisons mais surtout parce qu’on les forçait à se marier très jeunes avec des inconnus. Même si c’était ton épouse, si elle arrive à y aller, c’était fini. C’est ce que j’ai vu, et même si vous y allez, vous ne pouvez plus avoir votre épouse.

San Finna : Donc, après les indépendances, vous n’alliez plus à Ouagadougou ?

T.N : Pendant la saison pluvieuse, j’allais cultiver dans les champs du Mogho Naaba chaque semaine. J’ai cultivé dans les champs de Naaba Koom, de Naaba Saaga. C’est seulement les champs de Naaba Kougri que je n’ai pas cultivé.

DAO

San Finna

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Chantiers du cinquantenaire : Course contre la montre et les pluies

A quelques mois de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso, la ville hôte, Bobo-Dioulasso, est un chantier à ciel ouvert. Entre les travaux de renforcement des infrastructures d’accueil et la réfection des voies, c’est à qui finirait le plus tôt. La saison pluvieuse, pourtant annoncée comme propice aux grands travaux, a finalement eu une incidence sur le déroulement des travaux. Une situation qui n’entame en rien l’optimisme des différents chefs de chantiers qui entendent « finir vite et bien dans les délais contractuels ».

A Bobo-Dioulasso, ce sont les chantiers du 11 décembre qui alimentent la conservations. Plus d’un citadin de Sya s’interroge en effet sur les capacités des entreprises à achever les travaux dans les délais requis. Surtout qu’à moins de 2 mois de l’échéance, les fortes pluies perturbent la bonne exécution de ces travaux. Sur le site de la cité des Forces Vives, où 423 villas sont en construction, l’écart des niveaux d’exécution est palpable. Certains promoteurs ont entièrement terminé (ils sont quelques uns) leurs maisons dans la section 450 et sont en mesure de remettre les clefs.

La plupart des villas sont au stade d’achèvement des gros œuvres et les parcelles vides des promoteurs défaillants sapent l’harmonie d’ensemble. L’un d’entre eux a entamé les fondations de sa maison, il y a trois jours (NDLR le reportage a eu lieu le 13 septembre 2010) dans la section 443 attenant au cimetière municipal, celle-là même que certains ont abandonnée pour des problèmes d’accessibilité et de sol trop meuble. Un retard que notre interlocuteur impute à la persistance des pluies.

Il espère néanmoins finir dans deux mois à cause du fait que sa toiture ne sera plus en dalles. Mais le constat est tout autre sur le chantier de l’Hôtel administratif de la région des Hauts-Bassins au centre-ville. S’il n’est pas évident de pouvoir apprécier la qualité des ouvrages, en revanche, leur avancement y est visiblement satisfaisant.

La construction du R+4 confiée à l’entreprise Faso Construction Services est une réalité et les 4 étages du bâtiment, viennent accroitre le nombre bâtiment de 4 niveaux et plus qui se compte du bout des doigts dans la ville de Bobo-Dioulasso. Selon le responsable du chantier, il ne reste plus que le crépissage des parties externes des murs, retardé à cause des pluies. Les villas présidentielles attenantes au pied à terre du Président du Faso présentent aussi la même physionomie.

Là-bas, tout semble marcher comme sur des patins à roulettes et les engins s’attèlent à l’aménagement des voies d’accès. Sur ce chantier peu ordinaire, le visiteur se croirait dans un quartier de haute sécurité : pas de photos, pas un mot à un journaliste. Les instructions du contrôleur aux entreprises sont respectées à la lettre. C’est également le respect des délais qui préoccupe au croisement d’avenue du gouverneur Louveau et du boulevard Châlons-en-Champagne, site du Monument du Cinquantenaire, un des chantiers phare du 11 décembre.

Selon le chef du chantier, Eric Akindès, les choses avancent sans difficultés majeures et le niveau d’avancement a atteint 60% de taux de réalisation. Les ouvriers pointent surtout du doigt les pluies qui les contraignent très souvent à arrêter les travaux pour les reprendre après les flots. « N’eut été la pluie, nous aurions dû finir déjà avec les dalles et être sur les obélisques », regrette M. Akindès.

Il espère, avec un éventuel répit de la pluie, terminer l’ouvrage dans les délais contractuels, c’est-à-dire dans deux mois. Sur ce chantier comme sur les autres, on ne parle pas de retard car, selon Harouna Kanazoé, le PDG de Afrique Circuit, entreprise en charge de l’érection du Monument du Cinquantenaire, si retard il y a, il est lié au démarrage tardif des chantiers et non à leur exécution. C’est ainsi que l’entreprise Oumarou Kanazoé a entamé la réfection de certaines voies avant même leur attribution officielle en Conseil de ministres.

C’est le cas de l’aménagement de l’Avenue du Colonel JAMOT ou route du Mali, longue d’environ 4,78 km, confié au groupement OK/AC/KF pour un délai d’exécution de 4 mois. Selon les techniciens, le taux d’exécution a atteint 50% avec la réalisation de 28 ouvrages d’assainissement et 3, 5 km de caniveaux. Harouna Kanazoé signale néanmoins quelques difficultés relatives aux précipitations, en expliquant que les trombes d’eau provoquent des éboulements de fossés.

Le même taux d’exécution est atteint par le groupement OK/AC/SCD dans l’aménagement des Boulevards Houphouët BOIGNY et Félix EBOUE (De la place de la Femme au pont d’Accart-Ville), longs de 4,78 km. Il ne devrait pas y avoir beaucoup de difficultés sur ce tronçon, car il s’agissait de le rechaper avec une couche de bitume.

Mais une portion importante de la voie est dégradée à 80% et il a fallu la décaper et la recharger. Là-bas, il ne reste plus qu’à rechaper toute la voie. Sur la rue Issa HAYATOU, longue de 1 km seulement et concernée également par les réfections, « il ne reste plus que le revêtement bitumineux » de l’avis des responsables du chantier.

Dans cette course contre les délais, des chantiers attendent encore de démarrer à moins de 3 mois de la célébration du Cinquantenaire. Il s’agit par exemple du centrage du monument de la Place de la Femme, c’est-à-dire son déplacement vers la partie médiane du croisement route de Ouagadougou-Avenue Charles De Gaulle et l’aménagement du parking de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso.

Dans l’ensemble, les différents intervenants dans les chantiers disent « mettre le paquet » et « espèrent » terminer les travaux dans les délais. On est loin de l’optimisme à toute épreuve du début des travaux.

Mahamadi TIEGNA HYPERLINK (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

La nouvelle colonisation de l’Afrique s’accélère !

Chaque jour, nous recevons de nouvelles informations sur l’accaprement des terres africaines. Même la Banque Mondiale qui n’est pas neutre dans ce processus nous donne matière à réflexion. Voici, à ce sujet quelques passages tirés de la lettre hebdo 318 de l’AFDI. 

Etude de la Banque mondiale sur les acquisitions de terres

La Banque mondiale a publié le 7 septembre, un rapport sur les acquisitions de terres à grande échelle. Le document s’intitule « L’intérêt croissant pour les terres agricoles dans le monde peut-il apporter des bénéfices équitables à long terme? ». Le rapport constate que 450 millions d’hectares ont été acquis en 2009, alors que depuis dix ans, la moyenne annuelle était de 40 millions d’hectares, et que les trois-quarts de ces terres se situent en Afrique. En 2009, la Banque mondiale avait proposé sept principes généraux à l’attention de l’ensemble des acteurs concernés (investisseurs, société civile et gouvernements) : le respect des droits des populations locales sur les terres et les ressources naturelles, la nécessité que l’investissement contribue à la sécurité alimentaire, la transparence des projets, la consultation et la participation de toutes les parties prenantes au projet, et la nécessité de cadrer les investissements dans une démarche responsable et durable tant sur les aspects sociaux qu’environnementaux.

Dans cette nouvelle étude, s’appuyant sur des études de cas, les auteurs estiment que « dans la plupart des situations, les bénéfices retirés de ces opérations sont faibles, voire inexistants ». S’ils expliquent que les investissements étrangers peuvent être un moyen de corriger la faiblesse des moyens financiers des pays, d’apporter des transferts de technologie, d’améliorer la productivité de leur agriculture et de réduire la pauvreté, ils reconnaissent également qu’ils peuvent être source « de conflits sérieux, voire d’opérations purement et simplement frauduleuses ». Ils constatent ainsi que « les acquisitions se font souvent au détriment des populations locales, en particulier celles qui sont les plus vulnérables, sans leur apporter les compensations appropriées.»

… / …

Plant de Jatropha L’étude souligne que certains investisseurs en Afrique semblent davantage intéressés « par la spéculation sur la hausse des prix des terres que par leur exploitation, et ils ne cultivent que partiellement les terres acquises ». Certains pays africains, comme le Mozambique, tentent même à présent de revenir sur les acquisitions foncières antérieures. (Fin de citation)

A cela il faudrait ajouté tous ces projets, notamment autour des agrocarburants, qui ne font l’acquisitionque de quelques centaines d’hectares mais qui ambitionne de faire travailler pour eux, pour des revenus dérisoires des millions de paysans sur des millions d’hectare. A titre d’exemple la socité BRP Afrique, implanté en Côte d’Ivoire, a sa plantation propre de 1 000 ha de Jatropha, mais elle vulgarise cette culture en incitant à la création d’un million d’ha de jatropha. Pour cela le jatropha est présentée comme la plante miracle qui va sauver l’Afrique, alors qu’elle va uniquement enrichir les sociétésdu Nord qui voudront continuer à polluer la terre grâce au commerce du carbone… sur le dos des africains.

Il me semble urgent que la société civile africaine mette en place des cellules de veille sur ces réalités et que ce thème soit fortement débattu au prochain Forum Social Mondial de Dakar.

Koudougou, le 19 septembre 2009
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Roukiata Ouédraogo, celle qui « ressuscite » la princesse Yennenga

JPEG - 42.8 ko

Roukiata Ouédraogo

On dit souvent que l’art et le talent, tout comme les grandes figures mythiques, ne connaissent pas de frontières. Les rêves non plus. Roukiata Ouedraogo, jeune comédienne burkinabè vivant en France depuis une dizaine d’années revient aujourd’hui à Ouagadougou pour y exhausser un vieux rêve : jouer sa pièce « Yennenga l’épopée des Mossis ».

Après avoir fait découvrir la Princesse Yennenga à des publics français et italiens enthousiastes, durant ces trois dernières années, Roukiata Ouedraogo, a décidé, de clore cette belle aventure par une ultime représentation au Burkina Faso, devant le public Ouagalais et sur la terre de ses ancêtres.

Roukiata Ouedraogo, pouvez-vous vous présenter en quelques mots au public burkinabé qui ne vous connait pas encore ?

Je suis née à Fada N’Gourma et j’ai fais mes études à Ouagadougou. Je suis partie en France en 2000 et je fais du théâtre depuis trois ans.

Qu’est-ce qui vous a amené au théâtre ?

J’étais partie en France avec l’idée de me former au stylisme, mais je me suis finalement orientée vers le maquillage à cause de sa dimension plus humaine, le rapport direct avec la cliente. Mais je n’y trouvais pas mon compte en termes d’expression. Le théâtre m’est apparu comme le moyen de m’engager pleinement, intellectuellement, esthétiquement mais aussi physiquement dans la création artistique. C’est pourquoi je me suis dirigée vers une des meilleures écoles d’art dramatique de Paris, le court Florent où je dois dire que j’ai été très soutenue et encouragée par mes professeurs.

Parlez-nous maintenant de la pièce que vous venez jouer à Ouagadougou. Pourquoi avoir voulu reprendre l’histoire de la princesse Yennenga ?

D’abord, il faut dire que j’étais seule à Paris, loin de ma famille et de mes racines. On peut dire que j’avais la nostalgie du pays. Chercher à faire le lien entre ma passion pour le théâtre et ma culture d’origine m’est apparue comme une sorte d’évidence. Il faut ajouter à cela que je suis une Ouedraogo, je porte l’histoire de la princesse Yennenga dans mon nom. D’un autre coté, il était important pour moi de faire découvrir à mes amis et, plus largement, au public français quelque chose de ma culture. Écrire et monter Yennenga m’a permis de m’exprimer sur mon pays. Quand je dis m’exprimer, je veux dire que j’ai voulu donner de moi, donner de la voix, offrir ma présence physique, sur scène tout en parlant de mon pays. Le théâtre est toujours un don de soi, mais je voulais, en plus, offrir quelque chose de mon pays. Et je crois que c’est ainsi que le public européen a reçu le spectacle. Ce n’était pas évident car je n’avais jamais écris une pièce et je ne connaissais rien à la mise en scène. Je me suis fais un peu aider mais j’ai su garder mon cap et le projet a abouti conformément à l’idée initiale que je m’en faisais.

Vous nous avez dit ce qui vous a conduit à jouer la princesse Yennenga, mais pouvez-vous préciser ce que ce personnage représente à vos yeux ?

Yennenga est l’un des principaux mythes fondateurs du peuple et de la culture Mossi. En reprenant son histoire, j’ai d’abord voulu rendre hommage à mon peuple, à ma culture et à mes traditions. On dit qu’il ne faut pas oublier d’où l’on vient si on veut savoir ou on va. Pour moi qui était seule à Paris, Yennenga, fut, pendant tout le temps que je l’ai écris, mis en scène, monté et joué, une sorte de boussole. Mais au delà de moi, il est vrai que Yennenga incarne aussi l’émancipation de la femme. Elle est une battante, elle prend son indépendance pour se donner les moyens de choisir son propre destin. Même s’il est vrai que c’est plutôt son cheval qui a choisi pour elle, le moins que l’on puisse dire est qu’en connaissant l’amour de Rialé et en enfantant de Ouadraogo, elle a pleinement assumé et vécu ce choix. Car finalement pour trouver l’amour et s’accomplir en tant que femme, elle a su renoncer à son statut social et même défier l’autorité de son père. La beauté de cette histoire est que son père non seulement la comprendra et acceptera son choix, mais lui accordera sa confiance au point de lui confier la fondation d’un nouveau royaume. Le message de la pièce s’il fallait en trouver un serait que la femme n’est pas là pour prendre la place de l’homme mais pour trouver pleinement sa place à ses coté sans se renier elle-même.

La Princesse Yennenga que vous avez créée est-elle bien la Yennenga historique ?

Il est difficile de répondre à cette question s’agissant d’une figure mythique comme la princesse Yennenga. Je crois qu’un mythe ne vit que par la capacité de chaque époque à le réinventer, le réinterpréter. Un mythe est vivant tant qu’il parle à son époque, sans quoi il disparaît des mémoires. Vous savez, les plus grands réalisateurs français, depuis les frères Lumières – les inventeurs du cinéma – jusqu’à Luc Besson ont fait des films sur Jeanne d’Arc qui est la grande figure historique et mythique féminine des français. Chacun d’eux en a donné une interprétation personnelle. Le public ne vient pas voir ma pièce pour assister à un court d’histoire, il vient voir un spectacle. Je n’hésite pas à dire que la Yennenga que j’incarne sur scène est « ma » yennenga. Mieux, elle est un peu de moi. Pour dire a quel point j’ai pris mes libertés avec l’histoire « officielle » de Yennenga, j’ai créé de toute pièce des personnages, comme la sorcière Domba qui est une pure invention de ma part. Il s’agissait de répondre à des impératifs dramaturgiques. Domba me permet, par exemple, de mettre l’accent sur les doutes qui assaillent Yennenga.

Peut-on dire que vous recréez la princesse Yennenga ?

Recréer est un bien grand mot. Je vois les personnages mythiques un peu comme les statues des places ou des parcs publics. Elles peuvent incarner l’histoire ou même l’identité d’un peuple ou encore de grands idéaux comme la justice, la liberté ou la nation. Moi je me suis contentée d’aborder ce personnage mythique en lui insufflant la chair, le sang et les émotions d’une vraie femme. Ainsi ma Yennenga se rebelle, doute, connait la tristesse, la joie, et découvre en elle des sentiments qu’elle ignorait comme l’amour et le désir – y compris le désir d’enfant.

Est-ce un message que vous adressez aux femmes africaines d’aujourd’hui ?

Le spectacle à d’abord été créé en France, puis joué en Italie. Je ne peux pas dire que j’ai voulu adresser un message aux femmes européennes ou africaines. Mais je crois que la femme africaine est vraiment sur la voie de l’émancipation. En ce début de 21eme siècle elle peut et elle doit, comme je l’ai dit, trouver sa place aux cotés des hommes. Si des personnages comme Yennenga peuvent servir de modèles, pourquoi pas ? Cela dit, ma pièce n’est pas du tout une déclaration politique ou un acte militant, loin s’en faut. Il s’agit d’abord d’une création artistique dont la vocation première est de distraire et d’offrir au public du plaisir et de lui faire vivre des émotions esthétiques. Ce qui m’a intéressé en écrivant cette pièce, ce sont avant tout les ressors dramatiques, les tensions entre les personnages, notamment entre Yennenga et son père, ou bien encore la rencontre entre Yennenga et Rialée.

Le public Français a beaucoup apprécié la pièce, le public italien l’a bien accueilli aussi. Comment vous sentez-vous à l’idée de jouer à Ouaga devant le public burkinabé ?

Je suis très excitée mais aussi un peu stressée je dois bien l’avouer. J’espère que je serai à la hauteur des attentes du public ouagalais et que je pourrais donner le meilleur de moi-même vendredi 17 septembre. J’ai recruté huit danseurs et danseuses de Ouagadougou ainsi que deux musiciens ce qui donnera à mon spectacle une ampleur qu’il n’avait pas en Europe où j’étais seule sur scène. Je compte aussi un peu sur eux pour m’aider à offrir à Ouagadougou une Yennenga mémorable.

Un dernier mot, quels sont vos projets pour l’avenir proche ?

Je travaille actuellement à plusieurs projets. Le premier me tient particulièrement à cœur, il porte sur la condition féminine à travers le monde. Il s’agira de monologues croisés de plusieurs femmes au destin difficile. Un second projet, en co-écriture avec mon compagnon, qui est une histoire d’amour dans le contexte d’un quarter populaire avec des personnages haut en couleur que nous aimerions développer en comédie musicale. Je travail également à d’autres projets tels qu’un one woman show comique et des contes sur la bio diversité qui m’ont été commandés par le musée du Montparnasse à Paris. Enfin, j’ai récemment créé, avec mon compagnon, une association, Yamneyam, visant à promouvoir les spectacles vivants. L’association est encore jeune mais elle servira dans un premier temps de structure d’appui pour nos propres créations, puis, je l’espère, pourra accueillir et soutenir d’autres projets à l’avenir.

Propos de Roukiata Ouedraogo recueillis par S.E

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Lutte contre le mariage précoce : Le roi de Boussouma mobilise son royaume

Le Dima de Boussouma s’est engagé, avec les dignitaires coutumiers et religieux sous sa tutelle, à lutter contre le mariage précoce sur toute l’étendue de son royaume. C’était le 16 septembre 2010, en son palais, dans le Sanmatenga, à l’issue d’un plaidoyer du ministre de l’Action sociale, Pascaline Tamini, et d’institutions du système des Nations unies.

Une enquête, effectuée en 2008 par l’INSD en partenariat avec l’UNICEF, a établi que le mariage précoce est un phénomène qui touche, de façon générale, toutes les régions du Burkina.

Selon cette étude, « parmi des femmes de 15-19 ans, 23,5% sont déjà mariées ou vivent en concubinage dont 30,9% en milieu rural contre 9,5% en milieu urbain ».

Cette situation n’a pas laissé indifférent le gouvernement qui, en partenariat avec l’UNICEF et l’UNFPA et Pop Council, a mis en place un projet dénommé « Mettre fin au mariage précoce au Burkina ». Pour la mise en œuvre des activités, cinq régions du pays ont été ciblées pour une phase pilote.

Au nombre de celles-là le Centre-Nord où il est ressorti d’une étude de base que le phénomène, sans être très alarmant, existe (37,2% d’adolescentes femmes enquêtées mariées avant 17 ans). Cette étude a par ailleurs révélé que la part de responsabilité des leaders coutumiers et religieux est importante dans la perpétuation du mariage précoce.

Les raisons sont, entre autres, la crainte de la survenue d’une grossesse avant le mariage considéré comme un déshonneur pour les parents, les difficultés économiques de la famille ou le désœuvrement de la fille. D’où l’option du projet, dans une de ses stratégies, d’établir un accord de collaboration avec les leaders coutumiers et religieux pour la mise en œuvre de ses activités dans sa zone d’intervention.

Dans le Sanmatenga, cette démarche du projet a été un succès, les leaders coutumiers et religieux et les populations des 12 cantons du royaume ayant répondu massivement à l’appel de leur empereur, le Naaba Sonré de Boussouma. Deux exposés dont l’un sur l’ampleur du mariage précoce et ses conséquences et le second sur le bilan des activités du projet dans la localité leur ont été faits à cette occasion.

S’en sont suivis les plaidoyers des PTF faits par la représentante adjointe de l’UNICEF au Burkina, Sylvana Nzirorera, et du ministre de l’Action sociale, Pascaline Tamini. La première citée a appelé au respect de la législation burkinabè en matière de protection des enfants, surtout à donner la chance aux jeunes filles d’aller à l’école.

Car, l’éducation des filles, a-t-elle dit, constitue l’une des voies les plus sûres « pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté de nos pays » sans compter que cela leur permet de veiller à la santé des familles et de se protéger contre les mariages précoces.

Elle a loué l’initiative de ce cadre de dialogue entre le gouvernement, les autorités administratives, religieuses et coutumières, « gage d’une stabilité sociale et politique du Burkina » favorable au développement du pays. Pour Pascaline Tamini, la stabilité d’un ménage et d’une communauté dépend de l’épanouissement de la femme.

Aussi estime-t-elle impérieux pour notre pays, pour l’atteinte des objectifs de développement, d’œuvrer à son bien-être, surtout quand on considère que celle-ci représente 52% de la population. Par la suite deux chefs coutumiers dont celui du village de Lebda, chirurgien à la retraite, qui a fait un témoignage troublant sur les méfaits du mariage précoce et de l’excision et le grand Imam de Boussouma se sont succédé à la tribune.

Tous ces intervenants ont dit avoir conscience de l’ampleur et des conséquences du mariage précoce sur le développement social et économique. A ces intervenants, le mariage précoce, avant l’âge de 17 ans, est même proscrit par la tradition et la religion.

La lutte doit être menée ailleurs dans d’autres contrées mais dans le Sanmatenga, ont-ils déclaré à Pascaline Tamini, tout en lui assurant leur engagement aux côtés du roi de Boussouma pour lutter contre le mariage précoce là où le phénomène subsiste encore.

La rencontre a pris fin par l’acte solennel d’engagement du roi de Boussouma, avec ses ministres, ses chefs de village et de terre ainsi les leaders religieux, à « lutter résolument et efficacement contre le phénomène ».

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Conférence des aînés francophones à Ouaga : d’éminentes personnalités pour décortiquer le concept de patrimoine immatériel

C’est en principe, aujourd’hui, 20 septembre 2010, que s’ouvre à Ouagadougou, et ce jusqu’au 25 septembre, la conférence de l’Association internationale francophone des aînés (AIFA). « Patrimoine immatériel : valeur universelle et pratiques sociales en francophonie ». C’est le thème principal de cette rencontre internationale qui réunira d’éminentes personnalités du monde de la culture dont Amadou Mahtar M’Bow, ex-directeur général de l’UNESCO ou le célèbre professeur Elikia MBokolo.

Sensibiliser les populations au problème de vieillissement, défendre les intérêts moraux et matériels des hommes et femmes du 3e âge, favoriser la transmission des savoirs aux jeunes générations, défendre les valeurs de la francophonie (diversité culturelle, partage des connaissances). Ce sont entre autres les objectifs de l’Association internationale francophone des aînés (AIFA) qui tient depuis ce matin, 20 septembre 2010 dans notre capitale, sa première conférence en Afrique. Depuis sa création en 1981 au Québec au Canada.

Pour permettre à la manifestation de se dérouler dans de bonnes conditions le Comité national d’organisation (CNO), présidé par Alimata Salambéré, ex-présidente de l’AIFA, semble avoir pris les dispositions nécessaires. En tout cas, c’est ce que l’on peut retenir de la rencontre des membres du CNO avec la presse. Pour répondre aux préoccupations des journalistes relatives à l’événement, Mme Salambéré étaient entourée de Bernadette Sanou, présidente du Comité scientifique ; Dramane Konaté, secrétaire général de la Commission nationale pour la Francophonie, et de Alfred Yaméogo. Excepté l’Asie, tous les continents seront représentés à Ouagadougou. Ainsi, sont entre autres attendus : le Québec, Madagascar, Burundi, Cameroun, Maroc, France. Quant aux sujets qui seront abordés, ils ont trait au thème général. A savoir « Patrimoine immatériel : valeur universelle et pratiques sociales en francophonie ».

L’on peut citer les sous-thèmes : « Promotion et sauvegarde du patrimoine immatériel » ; « Les savoirs locaux » ; « La tradition orale » ; paix et Etat de droit, contribution des aînés. Les communicateurs ont entre autres pour noms : M’Bow, ex-directeur général de l’UNESCO, Pr Elikia MBokolo, Mahamoudou Ouédraogo. Tous les sous-thèmes, selon les organisateurs, seront traités sous forme de panels animés essentiellement par des hommes de culture et de science.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Journée africaine de la médecine traditionnelle : Bilan positif pour les tradipraticiens burkinabè

La VIIIe édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle (JAMT) a été célébrée, le vendredi 17 septembre 2010, dans la capitale du cavalier rouge, Koudougou. L’événement a été patronné par le Premier ministre Tertius Zongo.

« Décade de la médecine traditionnelle, les progrès réalisés », tel était le thème de la journée africaine de la médecine traditionnelle. Le Burkina Faso à l’instar d’autres pays africains a fêté l’événement à Koudougou, ville située à une centaine de kilomètres de la capitale, sous le patronage du Premier ministre Tertius Zongo. Une cérémonie riche en musique traditionnelle et en démonstration de magie avec la troupe Djindéré de Manga.

Le maire de la ville de Koudougou, Seydou Zagré, prenant la parole a témoigné sa gratitude aux autorités burkinabè pour le choix de sa commune pour abriter cet événement. Selon lui « organiser une journée pour nos tradipraticiens, c’est reconnaître leur mérite pour le travail gigantesque qu’ils ont abattu et continuent d’abattre dans le domaine de la pharmacopée ». Mais, a renchéri le porte-parole des tradipraticiens, Jean Marie Compaoré, le chemin reste encore long même s’il ya déjà des victoires remportées. Parmi les acquis, il a cité la reconnaissance de l’importance des tradipraticiens par les Burkinabè et les autorités politiques.

Et M. Compaoré de conclure en sollicitant, pour une meilleure promotion de la médecine traditionnelle, au Premier ministre « la construction de centre de la médecine traditionnelle, la mise en place de jardins botaniques, la production des médicaments et la protection de l’environnement et de nos savoir-faires traditionnels ». Pour le docteur Djamila Cabral, la représentante de l’OMS au Burkina Faso, « Le thème de la commémoration est une invite à faire le point sur les progrès vers l’intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé ».

Elle s’est réjouie des avancées de la médecine traditionnelle au pays des hommes intègres « Les progrès au Burkina Faso sont évidents et l’organisation régulière de la JAMT, la richesse des expositions qui sont organisées chaque année, tout l’encadrement dont la médecine traditionnelle bénéficie de la part du ministère de la Santé ainsi que les efforts consentis pour la valorisation et l’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de santé, en sont des éléments révélateurs ».

De l’avis du ministre de la Santé, Seydou Bouda, l’année 2010 est celle du bilan pour la médecine traditionnelle. « Voilà dix ans déjà que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine, réunis lors de leur 37e session ordinaire à Lusaka, en Zambie, ont adopté une déclaration historique, faisant de la période 2001-2010, la décennie de la médecine traditionnelle en Afrique », a-t-il expliqué.

Et le ministre Bouda de se féliciter du progrès des tradipraticiens depuis cet engagement des chefs d’Etat. « la médecine traditionnelle de notre pays offre aujourd hui l’image d’une science généreuse en pleine mutation, solidement fixée dans notre culture, mais ouverte sur le monde et à l’innovation notamment à travers la recherche scientifique ». L’un des moments forts de la manifestation a été la remise de médailles et de prix à des personnes qui se sont illustrées dans la promotion de la médecine traditionnelle. Le dernier acte de la journée a été la visite de l’exposition par le Premier ministre, Tertius Zongo.

Alassane KERE

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire