RAMADAN 2010 : Les prix des denrées en hausse

Aujourd’hui commence le jeûne de pénitence musulman. A l’instar d’un étranger qu’on accueille chaleureusement, les musulmans du Burkina souhaitent la bienvenue au mois de Ramadan. Pour cause, il est non seulement source de soumission à Dieu, de sincérité, de foi et de protection, mais aussi de compassion envers les pauvres. Les musulmans s’y sont préparés malgré la hausse du prix de certaines denrées.

A la mosquée Lamizana du quartier Zogona (Ouaga), l’arrivée du mois de Ramadan a été annoncée à travers des prêches faites durant les mois de Radjab et Chaabane, soit un à deux mois avant Ramadan. "En principe, tout musulman doit être prêt à accueillir ce mois béni et à jeûner en fonction de ses moyens, même s’il doit se contenter du tô délayé obtenu de façon licite", explique un des imams de la mosquée, Assalmi Ouédraogo. Selon ses dires, pour jeûner, il faut entre autres être pubère, jouir de ses facultés mentales, et avoir la force de pouvoir jeûner.

La femme enceinte ne jeûnera que si le jeune ne lui sera pas nuisible, et la lune doit être vue avant d’observer le jeûne. Il a insisté sur le fait qu’il ne faut pas se nourrir avec des moyens illicites. "L’escroquerie et l’usure pour subvenir au besoin de sa famille sont interdites", a-t-il relevé. Pour la rupture du jeûne, certains aliments et boissons sont prisés. C’est notamment le petit mil. Il est utilisé surtout pour le Zom koom, la bouillie et le dêguê. Son plat de "yorouba" coûte 600 F CFA au marché de Zogona. Selon Ouamarou Kouanda, vendeur de céréales, avant le Ramadan le plat du petit mil était vendu entre 450 et 500 F. "Je suis sûr que son prix va augmenter de 600 à 650 F CFA parce que ça a commencé à se faire rare", prévient-il.

A côté du grand marché de Ouaga, le carton de sucre blanc se vend à 17 250 F CFA dans l’établissement de Nana Boureima. "Nous avons assez de sucre pour les 30 jours du mois de ramadan", rassure Moumouni Congo, agent de vente dudit établissement pour qui, avant le Ramadan, ce même carton était vendu à 17 125 F CFA. Pour lui, le marché est encore faible. La clientèle n’est pas nombreuse comme l’année passée. "Est-ce parce que le prix est élevé ou parce que les gens ont cessé de consommer le sucre ?", s’est-il interrogé. Issa Tiendrébéogo, un boutiquier de Kalgondé, vend le paquet du sucre blanc à 700 F CFA. "Si ce n’est pas le sucre en poudre, celui en morceaux, on en trouve sur le marché", a- t-il dit. Quant aux dattes, Mouhamed Mounir estime qu’avec ce mois, nombreux sont ceux qui les cherchent.

Selon la qualité, leur prix varie entre 750 F le Kilo et 2000 F CFA. Les dattes vendues auparavant autour de la grande mosquée de Ouaga à 750 F se négocient actuellement à 1000 F CFA et celles de 1000 F CFA à 1250 F CFA. Abdoulaye Nassa, un fidèle musulman, se dit prêt en ce qui concerne les préparatifs de Ramadan. "Je suis prêt depuis longtemps, car j’ai déjà tout acheté. Nous prions Dieu maintenant pour qu’il nous donne longue vie afin qu’on puisse observer ce jeûne du mois de Ramadan", a-t-il indiqué.


Les conditions de validité du jeûne

– Etre musulman ; – Jouir de ses facultés mentales (la raison) ; – Etre majeur (l’âge de la majorité se situant entre 15 et 18 ans pour le garçon, 9 et 15 ans pour la fille) ; – La formulation de l’intention chaque jour avant le jeûne de la journée à venir ou une fois pour tout le mois ; – Etre purifié des menstruations et des lochies (maximum 10 jours et non 40 jours) ; – Etre en bonne santé ; il appartient plus à l’intéressé lui-même de décider s’il y a lieu de craindre des ennuis consécutifs au jeûne ; – Ne pas être en voyage qui oblige le raccourcissement de la prière (44 km aller-retour, que ce soit à dos d’âne ou à bord d’un appareil volant).

Par Hamadi BARO (Collaborateur)

Le Pays

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