Les ruines de Loropéni sont un site archéologique de Burkina Faso situé près de Gaoua dans la province du Poni en Pays Lobi au Burkina Faso. Le site archéologique et touristique de Loropéni date du 11e siècle. Il a été reconnu récemment au patrimoine mondial de l’humanité.
Le site à été redécouvert en 1902 et constitue une des ruines de constructions en pierres, chose rare en Afrique de l’Ouest. Le site consistituaint une forteresse entourant une ville à vocation aurifère. Bien qu’il n’existe aucun pas de témoignage écrit, la culture orale permet de penser que l’emplacement a été occupé par les Koulango ainsi que leurs ancêtres les Nabé et les Lohron, controlant l’extraction et la transformation de l’or dans la région et assurant l’exploitation, la produtctio et le commerce aurifère.
Ce site archéologique burkinabé est entouré de hauts murs et s’étend sur 11 130 m2. C’est la mieux préservée des dix forteresses que compte la région du Lobi. Les ruines de Loropéni sont situées au Sud du Burkina Faso près des frontières du Togo et du Ghana. L’emplacement a été occupé par les Lohron ou les Koulango qui contrôlaient l’extraction et la transformation de l’or dans la région à l’apogée de cette exploitation aurifère (XIVème au XVIIème siècle). Beaucoup de mystère entoure ce site dont une large part n’a pas encore été fouillée. Au cours de sa longue histoire, Loropéni semble avoir été abandonné à plusieurs reprises. L’abandon définitif est intervenu entre le début et le milieu du XIXème siècle.
Pour en connaitre plus sur des ruines de Loropéni, voici quelques ressources supplémentaires intéressante sur le sujet :
HISTORIQUE ET DÉVELOPPEMENT
Contexte général
L’ensemble des ruines de ce que l’on nomme aujourd’hui le pays lobi est en zone pré forestière aux ressources naturelles favorables à l’agriculture, à la cueillette, à la chasse et à la pêche. De plus, le sous-sol de la région est aurifère et s’insère dans le géosynclinal éburnéen. Lorsqu’on examine la répartition des sites aurifères anciennement exploités, ceux du Lobi se situent au centre d’un axe Nord-Sud, ou vice-versa, le long du fleuve Mouhoun (ex Volta Noire). Les placers sont ceux de l’Ashanti, au Nord du Ghana, du pays baoulé au Sud-ouest de la Côte d’Ivoire et du Gurunsi au nord du pays lobi. Le pays lobi se trouve ainsi placé au centre d’un ensemble de gisements aurifères dont l’exploitation est attestée à partir des XVème et XVIème siècles et peut être avant en raison de ce que les populations Nabé, Lorhon et Koulango avaient l’expérience de l’or dès les Xème et XIème siècles, au moment où ils étaient au Nord de la Côte d’Ivoire (région de Kong). L’or du pays lobi a probablement d’abord été exploité dans le cadre du commerce transsaharien avant d’être détourné au profit de la côte atlantique. Il faut aussi situer la construction des ruines dans le contexte géopolitique des royaumes subsahariens après la chute des premiers empires (Ghana, Mali, Songhaï) ayant provoqué des migrations de peuples au fait des questions d’exploitation de l’or du Bouré et du Bambouk, puis le développement de royaumes en pays akan (notamment l’émergence de puissant royaume Ashanti) qui ont provoqué de nouvelles migrations des peuples du Sud vers le Nord fuyant les chasseurs d’esclaves. Ceci a contraint les peuples à organiser leur défense. Des caravanes reliaient le pays Ashanti par Bégho, Bouna, Bobo-Dioulasso jusqu’aux métropoles de la boucle du Niger. De plus, cette époque d’insécurité comportait aussi la menace de nombre d’animaux sauvages dont les éléphants mais aussi les lions qui, selon la tradition orale, étaient « mangeurs d’hommes ».
La construction des ruines de Loropéni
Les traditions orales recueillies depuis la découverte des ruines désignent les Koulango comme bâtisseurs des forteresses de la région. Mais les enquêtes récentes révèlent que les Koulango ont eu pour ancêtres les Lorhon et les Nabé, lesquels venus du Mandé ont produit et commercialisé de l’or dès les Xème et XIème siècles dans la région de Kong . On sait aussi que le territoire sur lequel se trouvent les ruines a été successivement D’après certaines versions des traditions orales, c’est le rempart de plan quadrangulaire qui a d’abord été construit, puis les cloisons et enfin les bâtiments intérieurs. L’observation de la jonction entre les murs pendant les fouilles archéologiques, corrobore cette information. Les murs sont principalement faits d’une maçonnerie de moellons de pierre latéritiques maçonnés avec de l’argile gravillonneuse. Les moellons sont maçonnés selon des couches quasi horizontales bien apparentes sur les faces externes alors que l’intérieur entre ces deux faces est plutôt un remplissage grossier. La partie supérieure des ruines les plus hautes est réalisée en terre seule, selon une technique de façonnage (bauge), ce qui laisse penser que cette disposition concernait tous les hauts des murs. Certains de ces murs, et plus particulièrement ceux du rempart, ont partiellement conservé leur protection de surface, visible au travers de larges plaques d’un crépi fait d’argile gravillonneuse. Les matériaux ont probablement été extraits non loin de l’enceinte. Les blocs de pierres ont pu être débités dans la cuirasse latéritique apparente en de nombreux endroits à proximité de l’enceinte, à l’Est et au Sud. La terre a pu être prise en un lieu qui forme actuellement un bas-fond à l’Est de la ruine, occupé par les populations Lorhon, Koulango et Gan. Selon les traditions orales et les archives, les Gan seraient partis de la région d’Accra au Ghana actuel après que leur royaume ait été détruit par les Akwamu. Cet événement se situe à la fin du XVIIème siècle. Les Gan reconnaissaient jadis qu’à leur arrivée dans le Lobi, ils ont trouvé des ruines dont ils ignoraient les bâtisseurs mais qu’ils ont occupées. Cette réoccupation peut expliquer la récente revendication de la paternité des ruines par les Gan. Selon les traditions orales gan, la forteresse dont sont issues les Ruines de Loropéni aurait été édifiée par le neuvième roi de la dynastie des Gan, Tokpã Farma, qui aurait d’ailleurs supervisé avec un grand intérêt, toutes les étapes de la construction. Ce serait suite à son décès prématuré que le site fut appelé Kpõkayãga ou la maison du refus et depuis lors, considéré comme un lieu mythique.
Sur les murs de la muraille nord ainsi que sur ceux de certaines structures, il existe des
vestiges de trous destinés à recevoir des poutres et poutrelles, tant dans les blocs de pierres que dans les colombins d’argiles. De plus, les fouilles de certains compartiments ont mis au jour des vestiges de trous régulièrement alignés servant à recevoir des poteaux. Ce sont vraisemblablement des traces probantes de possibles toitures. Il n’existe non plus de trace de possibles ouvertures dans les murs. Pour réaliser l’édifice extérieur il a fallu au moins
3400 m3 de matériaux et entre 500 et 800 m3 d’eau. Tout cela a dû mobiliser une main d’œuvre importante. L’observation des structures montre une certaine sophistication à la fois dans la conception et le tracé, mais aussi dans le choix des matériaux. En effet, on observe que ceux-ci ont été sélectionnés, triés, et même préparés (taillés), en fonction des dimensions (hauteur et largeur) des murs. Ceci implique aussi que l’organisation de la construction fut probablement assez complexe et nécessita le recours à divers niveaux de décision : conception, gestion des matériaux et des équipes de travail, supervision de l’exécution.
Trous pour poutrelles
Les premières recherches archéologiques sur les Ruines de Loropéni font ressortir plusieurs niveaux d’occupation dont les plus anciens remontent au XIème siècle. Arrivés dans la région à la fin du XVIIème siècle, selon leurs propres traditions, les Gan ont dû réoccuper des enceintes abandonnées, qu’ils vont à leur tour abandonner, suite au décès de Tokpa Farma, un de leur roi, de suite d’une grave maladie. L’enceinte que les populations ont refusé d’habiter, en raison de la maladie, puis du décès du roi est devenue sacrée et fait l’objet de sacrifices destinés à conjurer les problèmes qui se posent à la communauté ou à certains de ses membres.La durée d’utilisation de la forteresse a certainement été beaucoup plus longue que ne veut bien le laisser penser la tradition orale. En effet, outre les différents niveaux d’occupation révélés par les fouilles, certaines zones présentent plusieurs couches d’enduit, ce qui laisse supposer que l’enceinte a été entretenue à plusieurs reprises pendant la période historique de son utilisation. Par ailleurs, une observation fine de l’appareillage des moellons dans la muraille extérieure montre clairement que celle-ci a fait l’objet de réparations. On constate notamment une discontinuité de la maçonnerie de moellons (non alignement des rangées horizontales associé à un coup de sabre) dans la partie Nord du mur Est. A l’extérieur du mur Sud, à environ 30 m de l’angle Ouest, il y a une zone qui correspond à un écroulement superficiel réparé. Cette zone a sa partie supérieure en forme d’arc naturel et est remplie par des moellons de latérite de beaucoup plus petite taille que ceux de la maçonnerie courante. Vu la résistance naturelle de la muraille aux intempéries, de tels dégâts sur la muraille n’ont pu se produire qu’après de nombreuses années d’utilisation ou lors de destructions volontaires (attaques) ; dans tous les cas, durant une période d’utilisation de la forteresse, puisque ceux-ci ont été réparés. Ces éléments tendent donc bien à prouver une utilisation sur une période assez longue.
Les Ruines de Loropéni, un mystère !
Dès leur découverte en 1902 par le lieutenant Henri Schwartz de l’armée française, les ruines de Loropéni furent considérées comme un mystère. Pendant près d’un siècle, les ruines furent l’objet d’études et d’écrits scientifiques (voir bibliographie) réalisés par des personnalités variées sans qu’il n’ait été possible de répondre à trois questions fondamentales :
qui sont leurs bâtisseurs?
quelles ont été leurs fonctions ?
quand furent elles construites ?
Qui sont leurs bâtisseurs?
Plusieurs hypothèses furent avancées. On a tout d’abord nié l’origine noire des bâtisseurs, en les attribuant aux Phéniciens, Egyptiens, Arabes, ou encore Portugais ou Hollandais, sous prétexte que de telles constructions n’auraient pu être réalisées par les populations locales, comme cela avait aussi été le cas pour les ruines de Great Zimbabwe. Ces versions furent remises en cause par des études plus sérieuses. Au stade actuel des connaissances, les traditions architecturales actuelles étant différentes de celles des ruines, seule l’histoire de la mise en place des populations de la région peut permettre un début de réponse. Conformément à l’histoire du peuplement, l’antériorité d’occupation de la région est reconnue aux Lorhon, aux Koulango et aux Touna (actuels gestionnaires des ruines). Ces populations qui se seraient installés avant le XVème siècle, apparaissent comme les bâtisseurs des ruines de pierres de la région, notamment celles de Loropéni. Les Gan qui seraient arrivés après eux, mieux organisés et sans doute numériquement plus importants, ont produit la dispersion ou l’assimilation de ces autochtones et se seraient appropriées leur héritage matériel.
Quelles ont été leurs fonctions ?
Les différentes sources s’accordent sur le fait que les Ruines de Loropéni étaient des maisons d’habitation ayant servi à se protéger contre les fauves, les conquérants et les envahisseurs (voir annexe I). Toutefois, l’absence de dispositifs de défense (meurtrières, créneaux) et les techniques de construction (murs lisses et hauts) maintiennent le mystère sur la nature défensive ou d’attaque du site. Par contre, le lien entre les ruines et la recherche de l’or est récurrent chez de nombreux auteurs et sur le terrain. La poursuite des fouilles archéologiques reste une nécessité afin de rassembler des informations objectives et irrévocables sur la possibilité que les ruines soient des entrepôts d’esclaves.
Quand furent-elles construites ?
Autant les sources orales ne se prononcent pas sur l’âge des ruines de Loropéni, autant les sources écrites sont imprécises. Les dates disponibles obtenues après les premières fouilles archéologiques révèlent que l’occupation du site débute au cours du XIème siècle. Il y eut plusieurs occupations depuis cette période jusqu’au XVIIIème siècle.
Brève description
Ce premier site burkinabé est bardé de hauts murs et s’étend sur 11 130 m2. C’est la mieux préservée des dix forteresses que compte la région du Lobi. Il s’inscrit aussi dans un ensemble plus large qui compte une centaine d’enceintes en pierre, reflétant la puissance du commerce transsaharien de l’or. Vieilles d’au moins mille ans selon des découvertes récentes, ces ruines sont situées près des frontières du Togo et du Ghana. L’emplacement a été occupé par les Lohron ou les Koulango qui contrôlaient l’extraction et la transformation de l’or dans la région à l’apogée de cette exploitation aurifère (XIVème au XVIIème siècle). Beaucoup de mystère entoure ce site dont une large part n’a pas encore été fouillée. Au cours de sa longue histoire, Loropéni semble avoir été abandonné à plusieurs reprises. L’abandon définitif est intervenu entre le début et le milieu du XIXème siècle. Ce site promet encore beaucoup d’informations.
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Les spectaculaires et mémorables ruines de Loropéni consistent en des hauts murs impressionnants de moellons de latérite, allant jusqu’à six mètres de haut, entourant un grand établissement abandonné, sont les mieux préservés parmi les dix forteresses similaires que comporte la région du Lobi, et font partie d’un plus grand ensemble d’une centaine d’enceintes en pierre. Elles semblent refléter la puissance et l’influence du commerce transsaharien de l’or et ses liens avec la côte Atlantique. De récentes fouilles ont permis des datations au carbone 14 suggérant que les murs d’enceinte de Loropéni remontent au moins au XIe siècle de notre ère et que le site a connu une période florissante entre le XIVe et le XVIIe siècle, plaçant le site au cœur d’un réseau de constructions.
Critère (iii) : Loropéni est l’exemple le mieux préservé d’un type d’établissement fortifié dans une vaste région de l’Afrique de l’Ouest, associé à la tradition de l’extraction de l’or, qui semble avoir persisté pendant au moins sept siècles. Étant donné sa taille et sa portée, Loropéni reflète un type de structures assez différent des villes fortifiées de l’actuel Nigeria, ou des villes du haut Niger qui s’épanouirent dans les empires du Ghana, du Mali et Songhaï. Elles peuvent donc être considérées comme un témoignage exceptionnel d’un type d’établissement généré par le commerce de l’or.
Intégrité et authenticité
L’authenticité des établissements fortifiés en tant que ruines ne fait aucun doute.
Bien que l’histoire des ruines de Loropéni ne se soit précisée que très récemment grâce à un programme de recherche, et que leur fonction reste encore en partie spéculative, l’intégrité du monument en tant qu’établissement fortifié le plus grand et le mieux préservé est satisfaisante. À l’avenir, avec l’apport de nouveaux témoignages, il sera peut-être nécessaire d’envisager une zone plus vaste qui engloberait d’autres attributs liés à son utilisation, sa fonction et son histoire.
Mesures de gestion et de protection
Le comité de protection et de gestion des ruines de Loropéni, le Conseil scientifique pour l’étude, la conservation et le développement des ruines de Loropéni et le plan de gestion qui est mis en œuvre depuis 2005 forment une base solide pour la gestion des ruines en tant que point focal du développement durable dans le cadre de la communauté locale.
Historique des ruines de Loropéni
Fiche de l’Unesco sur le site archéologique de Loropéni